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Alexandra Vassilikian Alexandra Vassilikian - artiste française contemporaine d’origine arméno- allemande, née en 1946 à Bucarest (Roumanie). Dans son oeuvre - peinture, dessin, pastel, photographies retravaillées s’organisant en cycles thématiques et fruit d'un travail sur motif unique pendant de longs laps de temps - elle tente de représenter le va et vient entre la réalité objective, son propre subconscient et la transcendance du sujet.

"Peintre surtout, et photographe quand même. Arménienne sûrement, Roumaine non plus, Française en conséquence. Née à Bucarest, Vassilikian arrive en France en 1985 où elle obtient l'asile politique, puis la citoyenneté, après un crochet de cinq années à Lisbonne, à l'invitation de la Fondation Calouste Gulbenkian".*

Jean-Philippe Domecq – écrivain et critique d'art.

Déjà. Si on ajoute à cela, les années passées à Londres, à l'invitation du British Council, le fait qu'à l'heure actuelle, elle partage sa vie entre la France et l'Allemagne, en passant par de longs voyages nomades à travers l'Europe….sans oublier les 27 déménagements auxquels elle a survécu, on pourrait dire, sans trop se tromper, que cette personne est une déracinée innée.

Après la grande tempête de 1999, lorsqu'elle commence à photographier de très vieuxarbres, on aurait pu penser, là encore sans trop se tromper, que tous ces arrachements, volontaires ou non, qui avaient rythmé son existence remontaient, enfin, vers la surface. A partir de l'année 2003, l'intention se précise. Photos - dessins - peintures - vidéos, dont l'unique motif est une souche renversée, qu'elle a découverte au hasard d'une promenade dans les bois qui entourent le village bavarois où elle vit la moitié du temps. Fine paroi haute de trois mètres, parfaitement verticale, où grouillent racines et radicelles mises à nu, saupoudrées du velours noir de la terre à laquelle elles ont été arrachées, dentelle de plus en plus aérée, au fur et à mesure que les saisons la nettoient de cette même terre. Son nouveau destin serait de dépérir, se désintégrer, finir dans une cheminée, sinon dans une décharge. Et pourtant, planète à elle toute seule, la souche continue à vivre. Tisse, à sa façon, une nouvelle existence, en symbiose avec son environnement. Reprend racine.

En 2005, le travail sur le motif a lieu sur le rythme, imposé, d'un dessin par semaine, Il en résulte une série de 20 papiers grand format (150 x 100 cm.). Devant la feuille blanche, l'intention est, justement, de ne pas en avoir. Tout simplement dessiner, encore et toujours, ce modèle unique aux changements à peine perceptibles, en laissant venir ce qui veut bien venir. La souche, son empreinte mentale plutôt, tel un test de Rorschach inversé, devient, à travers un processus de procuration - identification, le portrait de l'artiste.

Plus récemment, elle accorde une place de plus en plus importante à la photographie argentique en noir et blanc retravaillée à travers des techniques mixtes - un recherche trans frontalière où l'objectivité, supposée être l'apanage de la photographie, est confrontée à la subjectivité inhérente à la picturalité.

En témoignent les séries "Autour d'une souche" 2006/2007/2008/2009 dont le pricipe est le suivant : une fois par an, en une séance unique de prise de vue, objectif de l’appareil toujours à la même hauteur, elle trace, en prenant une photo tous les trois pas, un cercle d'un rayon de 6 mètres autour de la souche. Les images qui en résultent, tels les éléments constitutifs d’un hologramme, sont destinées à reconstituer le sujet grâce la superposition de leurs résidus rétiniens dans le regard du spectateur.

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English Version

* Citation in Un coin du monde. Ed. Isoète